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Littérature roumaine Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
23-04-2013

Andreia Roman, Cécile Folschweiller, Literatura româna / Littérature roumaine, Tome IV, Éditions Non Lieu, 2013

Un point provisoire et nécessaire

 On l’attendait, il est arrivé : après une exploration des siècles passés et de la première moitié du XXe siècle, le quatrième volume bilingue de Literatura româna / Littérature roumaine est consacré à la période contemporaine, depuis 1945. Selon le schéma déjà fermement établi, la longue introduction retrace l’histoire littéraire, puis chaque auteur retenu fait l’objet d’une notice et d’une anthologie de textes, ce qui est l’idéal pour donner un aperçu détaillé d’un ensemble complexe.

Car travailler dans l’actualité ou l’histoire récente n’est pas chose facile. Il faut opérer des choix sans avoir l’avantage du recul nécessaire, ce qui expose soit à certains oublis, soit à certains excès. Mais Andreia Roman et Cécile Folschweiller ne tombent ni dans les uns ni dans les autres, même si tout un chacun peut avoir ses préférences, faire sa propre sélectionou apporter ses propres compléments. Dans l’ordre chronologique, de Zaharia Stancu à Florina Ilis en passant, entre autres, par Ana Blandiana, Gabriela Adameşteanu Matéi Visniec ou Mircea Cărtărescu, les écrivains de langue roumaine (prosateurs, poètes, dramaturges) sont là, et le lecteur peut tracer son parcours personnel dans les textes choisis.

L’autre difficulté résidait dans les particularités politico-historiques caractérisant la période contemporaine, annoncées d’emblée : « La littérature roumaine contemporaine porte, jusqu’à la fin du XXe siècle, les stigmates du totalitarisme ». Lors de la longue période communiste, différentes étapes plus ou moins noires, plus ou moins dogmatiques marquent la vie culturelle, et les deux auteures les délimitent parfaitement, analysant finement les tensions infligées aux rapports entre les créateurs et le pouvoir, avec des variations diverses selon les époques et les genres. Elles décrivent aussi clairement le creux des années 1990 (emplies par les préoccupations liées aux bouleversements politiques) et le renouveau des années 2000.

Par définition, ce genre de travail n’est jamais terminé. Mais ce quatrième volume fait un point décisif sur la situation actuelle de la littérature roumaine.

Jean-Pierre Longre

Un site à visiter : editionsnonlieu.fr

 
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