Une poésie libérée |
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18-04-2014 | |
Trois poètes roumains, Ileana Mălăncioiu, Matei Vişniec, Constantin Acosmei, traduits du roumain par Nicolas Cavaillès, édition bilingue, Le murmure, 2013 Une poésie libérée
Chez Ileana Mălăncioiu, née en 1940, les chants d’angoisse, de larmes et de mort, les images frisant le fantastique sont aussi appels à l’espérance et aspiration à la sérénité. « Avoir un lieu à moi où pleurer si possible ». Et ailleurs : « Je suis née dans un village où rien ne pousse / Sinon cette grande espérance. ». Matei Vişniec est certes surtout connu pour son théâtre. Mais «compagne de toute une vie, la poésie continue de le visiter régulièrement. ». En images étranges et oniriques surgissant du quotidien, l’absurde, voire l’apocalyptique, n’empêchent pas les clins d’œil référentiels (à La Fontaine, à Tzara…). « C’est l’histoire qui passe », dans la ville «d’un seul habitant », où « la file des vaincus n’avait pas de fin. ». Avec Constantin Acosmei, né en 1972, auteur d’un seul recueil, Le Jouet du mort, c’est le « je » qui relate sa propre histoire intérieure et fantasmatique. Il est le personnage quasiment unique peuplant les parenthèses en vers et les proses qui mettent en récit les différents âges de la vie, ce « je » avec son corps souffrant, aimant, saignant – le tout ouvert et fermé par de mallarméens sonnets en « x »… Au milieu du « totalitarisme permissif » de « nos cultures affadies », la lecture de ces trois auteurs – lecture bilingue, qui plus est – n’est pas seulement, osons le croire, une parenthèse, mais un élan salutaire vers une poésie libérée. Jean-Pierre Longre Un site à visiter : editions-du-murmure.fr |
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